Pour moi, l’approche de la peinture à l’huile demeure plus mystérieuse comparé à d’autres techniques comme le dessin, l’aquarelle, la gouache ou l’acrylique. J’eu la grande chance d’y être guidée par la main même du peintre Armando Morales dont je devient l'assistante en 1984.
Ayant disposé les couleurs sur la palette, de sa large main il guida mon pinceau le trempant tour à tour dans la matière et l’essence de térébenthine à la toile. Moment initiatique où la magie s’opéra: je savais que l’huile serait mon moyen d’expression. Cette collaboration me permit de plonger dans la réalité du métier d’artiste, de comprendre les étapes de la création de l’esquisse au tableau fini jusqu’à la planification de l’exposition à venir. Ainsi je préparais les toiles avec du gesso, agrandissais les esquisses au carreau, peignais la première couche du tableau avec des pigments maigres.
Préoccupé par la conservation de ses toiles, Armando Morales me chargea d’investiguer sur les différentes techniques et matériaux. C’est alors que je découvris l’atelier de Patrice de Pracontal, professeur de techniques anciennes à l’Institut National de Restauration des Œuvres d Art du Louvre (IFROA). Pendant plusieurs années j’acquis en copiant patiemment les techniques des maîtres anciens. Ce bagage me permets aujourd’hui une grande liberté d’expression alliant transparence et densité.
Mon travail est désormais le fruit d’influences variées: de la peinture latino-américaine avec Diego Rivera, Georgia O’Keeffe, aux maîtres anciens comme Rembrandt, Vermeer, Piero Della Francesca, Velazquez et modernes comme Picasso, Matisse, Rothko...Comme pour beaucoup d'artistes, la copie fait également partie de mon quotidien.
